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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/84

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D. Cosme.

Dom Blaize, il n’est plus tems de vous rien déguiser,
Vous êtes découvert ; c’est pourquoi sans ruser,
Achevez votre hymen avecque Stefanie
Comtesse d’Alcalca.

D. Blaize.

Comtesse d’Alcalca.Sa nouvelle manie
Me fait peur : où prend-il cet étrange comté,
Dont le nom sent si fort son esprit démonté ?

D. Cosme.

Ma fille est votre femme, elle a votre promesse,
Et de plus, deux enfans ; de plus, elle est comtesse.

D. Blaize.

Vous êtes fou, dom Cosme, et de plus, fou fâcheux,
Et de plus, incurable ; et nous en serions deux,
Si j’allois me fâcher de vos folles boutades,
Que je veux désormais recevoir en gambades.

Il saute.
D. Cosme.

Reconnoissez-vous bien cette écriture ?

D. Blaize.

Reconnoissez-vous bien cette écriture ? Oui-da :
Mais je ne connais point la dame d’Alcalca.
J’écrivis cette lettre à votre fille Blanche,
Je l’avois adressée à mon frére dom Sanche.
C’est toi qui la portas, Merlin.

Merlin.

C’est toi qui la portas, Merlin.Je n’en sais rien,
Je n’ai point de mémoire, et vous le savez bien.

D. Blaize.

Ha, voici ma maîtresse, et mon cadet, mon frére !
Et vous Blanche, venez songez à votre pére.

D. Cosme, à la porte de la chambre, où Stefanie est cachée.

Sortez, sortez, madame : il n’est plus de saison
De ménager l’esprit d’un homme sans raison.