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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/86

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D. Cosme.

Peste soit des pleureurs ! Ha, ma fille ! vos pleurs,
Au lieu de vous servir, aigrissent vos douleurs.

Stefanie.

Adorable ennemi ! que je hais, que j’adore,
Tes injustes rigueurs durent-elles encore ?

D. Blaize.

Belle qui pleurez tant, inconnue à mes yeux,
Voudriez-vous pleurer moins, ou vous expliquer mieux ?

Stefanie, lui sautant aux yeux.

Tu ne me connois pas, ingrat ! Ha ! tout à l’heure,
Il faut que je t’étrangle, ou qu’un de nous deux meure.

D. Blaize.

Haye, haye, haye, Ordugno ! mon cher frére ! Merlin.
Venez me délivrer de cet esprit malin.

Stefanie.

Perfide ! scélérat !

D. Blaize.

Perfide ! scélérat ! Seigneur, en qui j’espére,
N’étoit-ce pas assez de ce maudit beau-pére ?
Sans lâcher contre moi la Dame d’Angola ?

Stefanie.

Dis d’Alcalca, méchant ! auprès de Malaca.

D. Blaize.

D’Angola, d’Alcalca, Malaca : que m’importe,
De bien dire son nom ? que le diable m’emporte,
Si je t’ai jamais vue, et si je crois jamais
Te voir !

D. Cosme.

Te voir ! Vous ne pouvez refuser désormais
D’épouser en public ma fille.