De n’avoir pas tout essayé,
Et de n’avoir pas employé
Ce qu’elle avait de rhétorique,
Pour fléchir cet amant inique,
Ce Néron, ce Tiberius,
Qui faisait de l’Olibrius.
O petit bâtard de Cythère,
Quoiqu’issu de bons père et mère,
Tu ne vaux pourtant pas un liard !
Bandé comme un colin-maillard,
Que sur les cœurs avec tes flèches
Tu fais d’imperceptibles brèches,
Et par la force de tes coups,
Que de sages deviennent fous !
Ira-t-elle, la pauvre bête,
Porter soi-même sa requête,
Par laquelle il est conjuré
Que son départ soit différé ?
Non, sa sœur ira bien pour elle ;
Elle commande qu’on l’appelle,
Et puis, ayant fermé son huis :
"Tu vois, chère sœur, où j’en suis,
Et pour avoir été trop bonne
La récompense qu’on me donne,
Lui dit-elle, jetant de l’eau
Par ses yeux la valeur d’un seau.
Tout semble aider à ce corsaire,
Ou plutôt, aimable adversaire :
Ses gens sont prêts, il l’est aussi ;
Il s’en va, je demeure ici,
Moi, qui sans lui ne saurais vivre !
S’il m’était permis de le suivre,
J’aurais bientôt fait mon paquet.
Ma sœur, affile ton caquet,
Va le trouver, dis-lui merveille,
Sans te faire tirer l’oreille ;
Dis-lui qu’il demeure avec moi.
Il a toujours fait cas de toi,
Il t’aime, tu connais son tendre,
Et tu sais comme il le faut prendre.
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