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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/380

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Et ces tableaux représentaient
Les Athéniens qui battaient
Rudement le prince Androgée,
Dont son Altesse, surchargée
De trop de coups et trop pesants,
Avait fini ses jeunes ans.
Minos était là, dont la mine
D’homme qui rend sa médecine
Faisait, au peuple meurtrier,
Peur de n’avoir point de quartier.
Puis on voyait le peuple attique,
Du viol de la foi publique
Qui se repentait, mais trop tard,
Contraint de tirer au hasard
(Ou bien au sort, si mieux on l’aime,
Car ce n’est qu’une chose même),
Ils tiraient donc en grand souci,
Minos le commandant ainsi,
Au sort les mâles et femelles,
Autant les beaux comme les belles,
Les magots comme les guenons,
Selon que se trouvaient leurs noms :
Ceux qui ne rencontraient pas chance
S’en allaient servir de pitance
Au fils de la femme à Minos,
Qui les rongeait jusques aux os.
Vis-à-vis, l’île de Candie,
Peinte de cette main hardie,
En pleine mer se faisait voir :
Celle qui, contre le devoir
D’une reine, femme bien sage,
Eut d’un taureau le pucelage,
Etait là peinte, et son taureau,
Et monsieur son fils, homme-veau,
Prince du côté de sa mère,
Mais vilain du côté du père,
D’un grand coquin de bœuf issu,
De qui l’on n’a jamais bien su
Ni la maison ni l’origine ;
Mais son fils, par sa bonne mine,