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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/517

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Quelques autres ayant des bottes,
Quelques-uns de franches pagnotes,
Quelques autres grands spadassins
Un peu de nature assassins,
A ce qu’en a dit maître Enée ;
Enfin fertile fut l’année
Dans le pauvre pays latin,
De drilles aimant le butin,
D’amateurs de poules volées,
Et de maisons des champs brûlées.
Dieu nous délivre cet été
De pareille fertilité,
Comme aussi de méchants poètes,
Et de toutes têtes mal faites !
Halèze, fils d’Agamemnon,
Ennemi du phrygien nom,
Y vint dans un vilain carrosse,
Traîné par une vieille rosse,
Et deux taureaux dépariés,
Sur le volet par lui triés ;
Mille soldats de grand courage
Suivaient son chétif équipage.
Ebale y vint, fils de Télon
Et d’une nymphe au court talon,
Dont il obtint le pucelage
Entre la poire et le fromage ;
Il fut roi des Téléboans,
Pays fertile en chats-huants ;
Son fils conquit les Saraïstes,
Et fut fauteur des Jansénistes.
Ufens y vint, le Nursien,
De qui je ne vous dirai rien,
De peur d’en trop ou trop peu dire ;
Et puis y vint un brave sire,
En leste et nombreux escadron,
Le négromancien Umbron.
Il disait la bonne aventure ;
Mais ni savoir, ni prélature,
N’empêchèrent qu’un troyen trait
Ne lui donnât enfin son fait :