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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/516

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(Pourvu que je rime, il n’importe),
Des peuples nommés d’autre sorte,
Dont les noms ne se riment pas,
Y vinrent sous lui pas à pas,
Chantant sa louange en musique.
Maître Virgile, qui se pique
D’être riche en comparaisons,
Les compare non aux oisons,
Mais aux cygnes, que je ne mente,
Qu’il fait d’une voix excellente :
Je crois savoir de bonne part
Qu’un cygne non plus qu’un canard
N’a pas la voix fort agréable,
Et que son chant n’est qu’une fable.
Claude ou Claudius le Sabin
Y vint sur un beau guilledin ;
De lui vient la race ancienne
Que l’on appelle Claudienne,
Et de lui, dit-on, sont éclos
Ceux qui se font nommer Du Clos.
Les peuples natifs d’Amiterne,
Dont l’enseigne est une lanterne,
Et ceux qu’on nomme Mutusquois,
Auteurs du langage narquois,
Dont l’enseigne est une épousée ;
Ceux qui, dans les champs de rosée,
Cultivent les verts oliviers,
Et sont très mauvais chevaliers,
Et piétons encore pires,
Mais paillards comme des satyres,
Bref cent autres peuples divers,
Difficiles à mettre en vers,
Vinrent aussi drus qu’arondelles,
Quelques-uns ayant des rondelles,
Quelques autres n’en ayant point,
Quelques-uns n’ayant qu’un pourpoint,
Et quelques autres que des chausses,
Quelques-uns chevauchant des rosses,
Quelques autres de bons chevaux,
Quelques-uns de francs piédescaux,