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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/98

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Du serment de fidélité
Envers ceux qui l’ont maltraité ;
Et, puisque Priam le protège,
Que, sans passer pour sacrilège,
Il peut révéler vos secrets,
Dût-il causer mille regrets
Au grand fils de putain d’Ulysse !
Que vous et lui le ciel punisse,
Et vous fasse choir sur le chef
Bientôt quelque horrible méchef !
Mais j’espère, pour récompense
D’un secret de telle importance,
Une charge en votre maison."
Priam dit : "C’est bien la raison ;
Oui, de bon cœur je vous la donne.
Vous serez meneur d’Ilione,
Son quinola, son écuyer."
Sinon dit : « C’est trop me payer. »
Puis il nous dit : "Notre patrie
Eut toujours grande idolâtrie,
C’est-à-dire dévotion,
Pour Pallas, et la nation
L’a toujours eue assez propice
Jusqu’au temps que le chien d’Ulysse,
De Diomède accompagné,
Pensa qu’il aurait tout gagné,
Si, par quelque bon stratagème,
Et par quelque tout de Bohême,
Ils tiraient le Palladium
Hors des murs de votre Ilium.
Comme ils le dirent, ils le firent ;
Mais bientôt ils s’en repentirent.
Ce fut un fort beau coup de main ;
Mais, par malheur, de sang humain
L’image de Pallas volée
Par quelqu’un d’eux fut maculée,
Dot fut bien plus qu’on n’eût pensé
Le saint simulacre offensé.
Sitôt qu’on découvrit sa face,
Elle nous fit une grimace
Qui