Page:Scarron - Oeuvres T3, Jean-François Bastien 1786.djvu/449

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logis voisin de Madrid ; et afin qu’on ne pût pas l’atteindre, elle étoit convenue avec le charètier qu’il ne feroit pas d’autre séjour dans la ville que celui. qui suffisent à la prendre , elle, sa compagnie , et ses meubles. Plus las qu’un chien qui a couru, un lié* vreetl’a manqué, le pauvre gentilhomme, revenoit

  • de courir les hôtelleries de la ville et des fauxbourgs,

quand il trouva Marcelle tête pour tête. Il la prit à la gorge, et lui dit: Je te tiens, méchante larron- nesse, tu me rendras tout ce que tu m’as volé. Mon dieu, mon créateur, lui répondit la friponne ..sans, se troubler, que je m’étois bien doutée que tout tomberbit sur moi ! Ecoutez - moi , mon cher maître, pour l’amour de la sainte vierge : écoutez- moi, avant que de me déshonorer. Je suis fille de bien et d’honneur, par la grâce du bon dieu; et le moindre scandale que vous me feriez donner à mon prochain, me feroit un terrible tort, parce que je , suis sur le point de me marier. Entrons dans l’allie de cette maison, et que votre seigneurie m’écoute a loisir, je lui dirai ce que sont devenus sa chaîne et ses habits. J’avois déjà bien su que l’on mVcusoic de tout ce qui s’étoit passé , et je disois bien à ma \ maîtresse qu’il en arriveroit ainsi, quand elle, me fit faire ce qu’elle voulut que je fisse ; mais elle étoit maîtresse et moi servante. Ah ! que ceux qui servent sont misérables, et qu’ils ont de peine à gagner un morceau de pain ! Dom-Marcos avoit peu e malice : les larmes et l’éloquence de la fausse Marcelle le disposèrent à l’écouter, et même à croire tout ce qu’elle lui voudroit dire. 11 entra donc avec elle sous un portail d’une grande maison , où elle lui apprit qu’Isidore étoit une vieille courtisane, qui avoit ruiné plusieurs personnes qui L’avoient aimée * et n’en avoit pas profité > parce qu’elle étoit fetnme