Page:Scarron - Oeuvres T3, Jean-François Bastien 1786.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de grande dépense. Elle lui die encore ce qu’elle avbit appris d’Inez , qu’Augustinet n’étoit point ne- veu d’Isidore ; mais une pianiere de filou, fils natu- rel d’une autre courtisane, et qu’elle le faisoit passer pour son neveu, afin de se conserver quelque autorité entre les femmes de son métier, et venger ses que- relles. Elle lui dit que c’eroit à lui qu’elle avoit donné la chaîne d’or et les hardes volées, et que c’étoit par son ordre qu’elle s’en étoit allée la nuit ee sans congé» afin qu’elle fût seule soupçonnée d’une si méchante action. Marcelle dit à Dom-Marcos toutes ces belles choses, aux dépens de tout ce qui en pourroit arri- ver , pour se tirer seulement d’entre ses mains, ou peut-être pour s’acquitter dignement de fa bonne coutume qu’ont tous ceux qui observent de mentir toujours , et de dire de leurs maîtres ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas. Elle conclut son plaidoyé par une exhortation qu’elle fit à Dom Marcos de prendre patience, lui faisant espérer que ses hardes lui seroient peut-être rendues , lorsqu’il espéreroit le moins. Peut - être aussi que non, lui dit Dom- Marcos de fort bon sens : il n’y a pas apparence que la traîtresse qui m’a volé mon bien , et s’en est fuye, revienne pour me le rendre. Il conta ensuite à Mar- celle tout ce qui lui étoit arriva chez Isidore, depuis qu’elle en étoit sortie. Est-il possible qu’elle ait eu si peu de conscience ? lui dit la méchante Marcelle. Ah ! mon bon seigneur , que ce n’étoit pas sans sujet que vous me faisiez grande pitié ; mais je n’osai vous nen dire, car le soir que vous fûtes volé, pour avoir eu la hardiesse de représenter à ma maîtresse qu’elle ne de voit pas toucher à votre chaîne, j’en ms traitée de fait et de parole, comme le bon aieu sait. Voilà comme tout s’est passé , dit Dom-Mar- cos , &isant un grand soupir» et le pis que j’y vojs