Page:Scarron - Oeuvres T4, Jean-François Bastien 1786.djvu/159

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À MONSEIGNEUR LE PRÉSIDENT DE MESMES,


Monseigneur,


Quand je devrais faire souffrir votre modestie, il faut que je découvre a tout le monde, une action de générosité, que vous aveZ voulu tenir cachée. QUand feu mon père fut obligé de quitter l’exercice de sa charge, vous ajoutâtes aux paroles que la civilité fait dire, des offres bien plus ſolides que des paroles. Il ne put répondre à votre générosité qu’en refusant, sans le regretter, ce que vous lui offriez de même. Depuis sa mort vous nous avez protégés contre l’injustice qui accable le plus souvent les enfans d’un premier lit ; c’est une obligation que nous vous avons en commun mes sœurs et moi. Et vous m’avez obligé depuis en mon particulier, en donnant un peu de ce tems que vous employez si utilement au repos du public, à la lecture de mes ouvrages. Je n’aurois jamais espéré que ce que j’ai fait par divertissement, dût servir à celui d’un des plus considérables chefs de la plus célèbre compagnie de l’Europe, et dont le mérite est sans doute, de quelque façon qu’on le considère, au-dessus de tous les emplois où l’on puisse prétendre. Je ne dirai point ici, MONSEIGNEUR, que la fortune qui fût bien souvent les choses contre sa conscience, et qui ne se gagne pas par la vertu, à toujours été envieuse