Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/320

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Il s’est fait Souverain du Sort

Et du royaume du silence :

Il fait gémir dessous ses mains

Les fatalités des humains ;

Elles pleurent comme Niobe,

Et Lachese, Atrope et Cloton,

Minos, Radamante et Pluton

Sont ses valets de garde-robe.


STANCES DE MATAMORE.

Je confesse bien que la vie

Des guerriers qui sont aux tombeaux ;

Laissent des exemples si beaux

Qu’ils peuvent donner de l’envie.

On en aime le souvenir

Et l’on ne se saurait tenir

De parler de leur mémoire :

Qui vivraient une infinité,

Dans l’éternité de la gloire,

Si je n’avais jamais été.

Je suis plus rude qu’un tonnerre,

Beaucoup plus fort que les destins,

Plus dangereux que des lutins,

Et plus à craindre que la guerre.

Ceux qui me viennent ravauder,

Je leur arrache sans tarder,