Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/105

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pas traitées comme elle. — Permettons-nous à la Corse de posséder des esclaves ?

Une loi n’est bonne que si elle est appropriée aux usages, aux mœurs et au climat du pays pour lequel elle est faite, et il est essentiellement juste que les colonies, ayant des besoins et des habitudes tous différens des nôtres, soient appelées à la confection de leur code ; mais, comme elles doivent naturellement être bien plus disposées à resserrer les chaînes des esclaves qu’à les relâcher, il est également équitable que nous venions le contrôler.

Plusieurs des délégués blancs ne se persuadent pas assez de cette vérité : « La France ne veut plus d’esclaves ; » et s’ils n’abandonnent leurs airs de droit divin, on ne pourra jamais s’entendre.

« La France a le droit de ne plus vouloir d’esclaves : » voilà ce qu’il faut bien constater. — La mère veille avec sollicitude sur tous ses enfans forts ou infirmes ; et lui nier la faculté de protéger les infirmes contre les fers, d’user de son autorité pour dompter les aînés quand ils oppriment les jeunes, c’est lui nier sa plus noble prérogative.

Que les colon dépouillent toute passion dans ce grand calcul politique, qu’ils réfléchissent sans colère, et ils reconnaîtront que ces idées,