Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/123

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tumons-nous donc à être de bonne foi, et ne regardons plus le serment politique comme une vaine formalité. — Autrement nous perdons le droit de tuer les traîtres.

Qu’espérer d’un pays où l’on peut prêter treize sermens sans être marqué au front du nom d’infâme ; où un ministre ne craint pas d’envoyer aux nations, pour représentant de notre puissance, pour symbole de notre loyauté et de notre honneur, un homme treize fois parjure !

Pour avoir ainsi donné à connaître les mesures qui nous paraissent bonnes, nous ne voulons pas dire qu’en les adoptant les colonies entreront dans une ère nouvelle de prospérité infinie ; toute loi d’exécution est nécessairement vicieuse en quelque endroit, parce qu’il n’est pas donné à l’homme de produire une œuvre absolument bonne. Aussi devons-nous le déclarer d’avance : Nous n’avons pas prétendu construire le meilleur code, mais seulement indiquer l’ébauche du moins mauvais selon nous.

En un mot, nous offrons notre travail comme un progrès vers le bien, et non comme la réalité même du bien que nous cherchons. — Si nous nous sommes trompés, on nous trouvera prêts à reconnaître nos erreurs.