ment les liens qui les unissent à la France ? Ne vaut-il pas mieux tirer parti, dans leur intérêt et dans celui de la métropole, des ressources que présentent leur sol et surtout leur position géographique ?
Si, dominé de cette pensée, l’on déploie la carte, et si les yeux embrassent l’ancien et le nouveau monde, on voit d’un côté l’Europe, foyer de la civilisation, couverte de populations actives et industrieuses, qu’aucun travail ne lasse, qu’aucune découverte ne satisfait, qu’aucun perfectionnement n’arrête, et dont les besoins sans nombre ne suffisent cependant pas pour l’épuisement de leurs produits industriels.
De l’autre côté de l’Atlantique est le double continent américain, dont la partie septentrionale seulement est habitée par un ancien peuple qui, sous quelques rapports, peut se suffire à lui-même, mais dont la partie méridionale, échauffée par un soleil énervant, est possédé par des populations encore peu compactes, quoique s’accroissant de jour en jour, indolentes, ennemies du travail, et incapables à jamais de manufacturer les objets, soir de première nécessité, soit de luxe, dont elles ont besoin.
Au milieu de ces deux grandes divisions, sont les îles Antilles, espèces de points d’observation et de postes avancés, qu’une série d’événements a mis au pouvoir de quelques-unes des nations de l’Europe.
À cette vue, l’idée la plus simple qui se présente, c’est que, puisque les rapports restreints et usés de ces colonies avec leurs métropoles respectives, ne suffisent plus pour assurer l’existence et l’indépendance des colons, il faut en créer de nouveaux ; il faut faire de ces colonies les intermédiaires entre le continent actif et producteur et le continent indolent et consommateur ; il faut y établir des magasins où le commerce européen viendra en sûreté déposer des