Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/17

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s’ensuit-il trois mois plus tard ? qu’en a-t-il été jusqu’à ce jour ? Rien ; et l’on sait qu’en s’adressant à la propriété, les homélies les plus touchantes sont les plus inutiles.

Gardons-nous donc de nous confier, désormais à ces sentimens d’une humanité toute de hasard ; c’est à la raison qu’il faut parler dans notre époque positive, et nous avons essayé de le faire. Nous nous sommes méfié des élans de notre cœur, et nous avons éclairé les préventions de notre sympathie par les recherches d’une consciencieuse analyse ; comme s’il s’était agi seulement d’un sujet ordinaire, nous avons toujours argué de faits généraux et accomplis, les seuls admissibles, il nous semble, dans une si haute discussion. Nous avons demandé enfin l’émancipation de toute une classe d’hommes, au nom du sens commun et de la justice ; les colons invoquent quelques intérêts particuliers pour les condamner à un esclavage éternel ! On nous jugera.

Fidèle aux principes de notre polémique, nous avons toujours été sobre de ces détails, que l’on pourrait appeler individuels, parce qu’à notre avis, ils ne prouvent rien. — On en discute la vraisemblance, et il n’est pas facile pour cela d’en vérifier sûrement l’exactitude. — Mais puisque nos adversaires se sont montrés moins avares de semblables faits, nous nous permettrons au