Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/57

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détail ; il y a des marchands, des négocians, des pacotilleurs, et dans tout le pays on se sert de monnaie comme moyen d’échange. »

Écoutons maintenant les frères Lander, qui viennent d’achever ce merveilleux voyage que la nation anglaise récompense encore aujourd’hui par des applaudissemens et des souscriptions.

« Il nous arrive journellement d’être salués sur la route par des acclamations bienveillantes et des souhaits tels que ceux-ci : — J’espère que vous trouverez le sentier commode. — Bon succès aux travaux du roi ! — Dieu vous bénisse, hommes blancs ! — À mesure que l’on approche de Yaourie, on aperçoit de tous côtés de vastes champs cultivés en blé, riz, en indigo et en coton. Les laboureurs occupés à ces cultures sont accompagnés d’un tambour qui, par le son de son instrument, les anime et les aiguillonne au travail. » N’est-ce pas là une des meilleures pensées du saint-simonisme mise en pratique ? Ces nègres si stupides, ils ont presque deviné le phalanstère ! Voyez plutôt : « Les anciens du village ne font pas œuvre de leurs mains, ils abandonnent le travail à leurs enfans, qui labourent avec plaisir pour eux, et, tranquilles, ils laissent passer le temps dans une douce quiétude. On les voit constamment, lorsque le jour est beau, assis en groupe sous de grands arbres. Images de la plus