Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/60

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imposans ; et il congédia l’assemblée d’un air gracieux et noble.

En guise de sceptre, il tenait la touffe d’une queue de lion.

Jusqu’ici nous n’avons parlé que des mœurs et de l’agriculture observées en Afrique. Afin de donner également une idée de point où en est l’industrie, citons encore, pour finir, un court passage des frères Lander :

« La toile que fabriquent les habitans de Zangoskie est aussi belle que celle de Nesffé. Les robes et les pantalons qu’ils en font sont parfaits, et ne déshonoreraient pas une manufacture anglaise. Nous avons vu aussi des bonnets qui ne sont qu’à l’usage des femmes ; c’est un tissu de coton entremêlé de soie, d’un travail exquis. »

Il est inutile de pousser plus loin ces extraits ; ils suffisent pour prouver, non pas que les nègres sont aussi avancés que les blancs, mais seulement qu’ils savent vivre en commun, avec des lois, de l’industrie et des rapports sociaux ; qu’enfin ils sont parvenus à un certain degré de civilisation. Nous ne disconvenons pas qu’on ne puisse citer quelques voyageurs fort loin d’être du même avis que les nôtres. Dropper, entre autres, va jusqu’à dire que la chair humaine n’est pas moins commune dans les marchés africains que la chair de bœuf