et M. Falconbridge, chirurgien de plusieurs vaisseaux négriers, affirme qu’il n’est tombé entre ses mains aucun nègre dont les blessures furent nouvelles. Toutes les recherches que M. Stanfield a faites sur la manière de se procurer des esclaves, lui ont confirmé que le plus grand nombre sont saisis dans l’intérieur des terres, ou par fraude ou par violence, et qu’ils passent par différentes mains avant d’arriver à la côte. »
Et il faut bien croire ici les deux écrivains cités par Frossard, car tous deux sont témoins oculaires ; tous deux ont participé à la traire, et c’est en expiation de leur erreur qu’ils publient ce qu’ils savent.
De tout ce qu’on vient de lire ne peut-on raisonnablement conclure que si nous n’allions pas acheter les nègres, ils ne se livreraient pas entre eux à tant de forfaits ? Et sommes-nous trop présomptueux, après cela, lorsque nous accusons l’Europe d’avoir fait le malheur de ces peuples vierges, en leur communiquant toutes ses mauvaises passions ? Ajoutons un dernier mot pour appuyer mieux encore cette accusation. Quand lord Castlereagh proposa, 16 janvier 1815, dans la conférence des huit puissances, la prohibition immédiate du commerce d’esclaves, il dit que, l’Angleterre ayant été en possession, pendant la dernière guerre, de tous