CHAPITRE X.
L’homme noir n’est pas moins digne de la liberté que l’homme blanc.
Si nous avons réussi, dans les deux chapitres précédens, à dire ce que nous voulions dire, on est convaincu maintenant qu’il ne manque aux Africains que la lumière qui nous guide dans l’obscurité. Où donc alors nos adversaires prennent-ils le droit de leur reprocher leur barbarie, à laquelle, on le voir, nous ne contribuons que trop ? Combien de siècles les Gaulois, nos farouches aïeux, n’ont-ils pas vécu en hordes sauvages qui se déchiraient entre elles, avant de se policer au frottement des beaux arts et du génie expirant de leurs vainqueurs ! Cette France, cette grande France, notre gloire et notre amour, est-ce au sortir des forêts sanglantes de la Gaule qu’elle a marché belle et puissante reine de l’Europe, comme nous la voyons même aujourd’hui, quoi que fassent le juste milieu et la sainte alliance ? « Que dirions-nous, s’écrie Frossard à ce propos, si nous retrouvions des ouvrages d’Athènes ou de Rome, dans lesquels l’auteur se serait