sera pas plus utile que ses devancières, parce qu’ainsi que je l’ai déjà expliqué autre part[1], c’est à peine si l’on pourra la faire observer dans nos ports d’Europe. — Il serait superflu de nous répéter à ce sujet ; nous persistons à croire qu’il n’y a qu’un seul moyen d’en finir : c’est de déclarer qu’à un temps donné, à partir de cette déclaration, 40 ans, 50, 60 ans si l’on veut[2], (je consens à ce que les propriétaires ne perdent rien), tous les esclaves seront libres de droit et de fait. — Alors les noirs que les colons possèdent actuellement, mourant dans les fers de leur mort naturelle, ceux-ci ne pourront crier à la spoliation, puisqu’on leur payera au prix courant tous les enfans d’esclaves qui naîtront à partir de la promulgation de la loi, et dont ils auront dû faire constater la naissance sur leurs propriétés.
La traite se fera bien encore, tant la cupidité y trouve de gros bénéfices, et les prises que l’on ne manquera pas d’opérer, formeront de quoi solder cette indemnité. (Le bâtiment sera confisqué, et le capitaine avec l’armateur seront condam-
- ↑ Le Journal le Temps, 16 février 1831.
- ↑ Je fixerais plutôt 60 ans que 40, parce que je pense que tous les esclaves seront morts dans cet espace de temps. Il serait à craindre que le propriétaire, vers l’expiration du terme, n’accablât démesurément de travail le noir à la conservation duquel il ne serait plus intéressé.