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ANNEXES


Lettre A (voir page 34)


Discussion d’un article du Journal des Débats.


Qu’on lise la polémique suivante entre le National et les Débats, on verra de quel côté est la sagesse aux Antilles ; on verra qui, des amis des blancs ou de ceux des mulâtres, tient un langage propre à enflammer les passions et à soulever les méfiances de la classe émancipée.

Voici d’abord ce que disait le National du 18 juillet 1850 :

« À propos de la discussion relative à la mise en état de siège de la colonie de la Guadeloupe, le Journal des Débats a inséré les lignes suivantes :

L’état de siège ne peut être qu’un état provisoires et puisque l’Assemblée montre aujourd’hui des velléités si ardentes de gouvernement, nous attendons un ensemble de mesures qui, tout en sauvegardant au fond la cause de la liberté, crée aux Antilles la situation intermédiaire dans laquelle les esclaves de la veille apprendront à devenir, par le travail, par l’industrie, par l’instruction, ce qu’ils ne sont pas encore, les citoyens du lendemain. »

« Nous ne pouvons laisser passer ces phrases imprudentes sans les relever. Ce n’est pas quand nos départements d’outre-mer sont dans une position critique, précisément parce que la défiance entre les diverses classes de la société coloniale est entretenue par de semblables excitations, qu’un organe aussi sérieux que le Journal des Débats peut se faire sans danger le propagateur de pareilles doctrines. On évoque sans cesse les souvenirs de Saint-Domingue ;