Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/168

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articles Fermiers et Grains, non Quesnay, mais Quesnay le fils, par une sorte de désaveu de paternité. Quant à l’article Évidence, il avait été inséré sans signature.

Il méritait pourtant d’être reconnu. La philosophie était familière à l’auteur. Dans la préface des Mémoires de l’Académie de chirurgie, dans l’Essai physique sur l’économie animale, il avait émis des opinions fermes et non dénuées d’intérêt sur la méthode, sur l’origine des idées, sur le libre arbitre et sur l’immortalité de l’âme.

À ses yeux, le libre arbitre était un des attributs essentiels de l’âme ; il en prouvait l’indépendance, par rapport à la matière, et par conséquent l’immortalité, nulle substance n’étant par elle-même susceptible de destruction. Mais Quesnay reconnaissait que l’homme est constamment sous l’empire des motifs, soit qu’ils préviennent les actes, soit qu’ils les dirigent, soit qu’ils les déterminent. La liberté, disait-il, consiste dans le pouvoir de délibérer pour se déterminer avec raison à agir ou à ne pas agir. « L’intelligence suprême a voulu que l’homme fût libre ; or la liberté est mue par différents motifs qui peu-