Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/175

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d’autres motifs. Quesnay s’y élève fortement contre l’emploi des abstractions.

« Les hommes ignorants et les bêtes, dit-il, se bornent ordinairement à des vérités réelles, parce que leurs fonctions sensitives ne s’étendent guère au-delà de l’usage des sens ; mais les savants, beaucoup plus livrés à la méditation, se forment une multitude d’idées factices et d’idées abstraites générales qui les égarent continuellement. On ne peut les ramener à l’évidence qu’en les assujettissant rigoureusement aux vérités réelles, c’est-à-dire aux sensations des objets telles qu’on les a reçues par l’usage des sens. »

Et considérant l’idée de justice, Quesnay ajoute :

« L’idée abstraite, générale, factice de justice, qui renferme confusément les idées abstraites de justice rétributive, distributive, attributive, arbitraire, etc., n’établit aucune connaissance précise d’où l’on puisse déduire exactement, sûrement et évidemment d’autres connaissances, qu’autant qu’elle sera réduite aux sensations claires et distinctes des objets auxquels