Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/186

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après l’expérience du système de Law. Le petit ouvrage de l’ancien secrétaire du Régent marque déjà un progrès notable dans les idées. Il eut un grand succès, bien qu’il ait été rédigé sans plan visible, mais il avait eu des contradicteurs puissants et cette circonstance avait contribué à le rendre populaire. Il resta longtemps le vade-mecum de tous ceux qui devisaient sur le commerce. C’est dans ce livre que Voltaire a puisé les opinions qu’il soutint toute sa vie, ainsi que l’a signalé M. Espinas.

Melon posait en principe que le commerce est l’échange du superflu sur le nécessaire et admettait après Boisguilbert que « la force d’un pays vient, non de ses mines d’or, non de l’argent qu’il possède », mais de « sa plus grande quantité de denrées de première nécessité ».

Il voulait que le commerce fût libre. « Le commerce ne demande que liberté et protection », telle était sa formule. Melon sentait que la réglementation et l’esprit de monopole s’opposaient au perfectionnement de l’outillage industriel. « Il a été proposé, racontait-il, de procurer à une capitale de l’eau abon-