Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/116

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du fini à l’infini ; c’est le règne de l’esprit, le monde moral ou de l’histoire. La science offrira donc trois divisions correspondantes : son organisme se compose de trois sciences distinctes et réunies par un lien intérieur. La première est la science de l’être absolu ou de Dieu, la théologie. La seconde, qui répond au côté réel de l’existence, est la science de la nature, dont le but et le point le plus élevé est la connaissance du corps humain, la médecine. La troisième, qui représente le côté idéal, est la science de la société civile, dont la base est l’idée du droit ; c’est la jurisprudence.

Or, ces trois sciences obtiennent une existence positive et publique par l’État et dans l’État, où elles deviennent, sous le nom de Facultés, des puissances ayant chacune son organisation propre et sa mission particulière. Quant à leur ordre hiérarchique, la théologie, comme science de l’être absolu, occupe le premier rang. L’idéal étant une puissance plus haute que le réel, le monde social plus élevé que le monde physique, la Faculté de droit doit passer avant celle de médecine. Pour ce qui est de la philosophie, par cela même qu’elle est tout, ou mêlée à tout, elle ne peut être quelque chose de particulier et n’a point de place distincte. Si elle doit se rattacher à une faculté spéciale, ce doit être celle des arts libéraux. Les autres sciences préparent à un service public ; la philosophie, comme l’art, est libre de tout but et de tout intérêt positif ; elle ne préparée rien de déterminé, mais elle développe l’esprit et le rend plus apte à