Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/117

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tout comprendre. Schelling prétend que partout où la philosophie a été envisagée autrement, elle a joué un rôle ridicule, et, au lieu de la considération dont elle doit jouir, n’a été qu’un objet de plaisanterie générale.

Huitième leçon. Les deux leçons sur la construction historique du Christianisme et sur l’Etude de la Théologie ne peuvent manquer d’exciter vivement l’attention, bien qu’elles ne contiennent que des vues générales sur la religion et le Christianisme. Elles servent comme d’introduction au système religieux que Schelling a développé dans d’autres écrits et dont le cours qu’il professe actuellement à Berlin doit présenter une face nouvelle.

L’idée fondamentale est celle-ci : le Christianisme, c’est l’histoire du monde ; donc, pour le comprendre, il faut se donner le spectacle de l’histoire tout entière et ne pas s’arrêter à un point particulier du temps, à une époque déterminée. D’où il suit encore que le point de vue historique est essentiel à la théologie ; l’histoire est la clé de la théologie, ou, pour mieux dire, la vraie théologie n’est autre que l’histoire envisagée de son point de vue universel : c’est la plus haute synthèse de la religion et de l’histoire. D’un autre côté, comme ce que la religion développe, sous une forme qui lui est propre, est aussi le fond de la philosophie, les points de vue religieux historique et philosophique sont inséparables