Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/51

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elles se font jour dans les productions et les ouvrages des écrivains, des artistes, des savants les plus distingués. Nous voudrions pouvoir dire que ceux-là même qui sont spécialement appelés à réagir contre elles, que les hommes éminents, dont les travaux ont rendu d’ailleurs le nom justement célèbre, et qui ont reçu de l’État la haute mission de veiller sur la direction des établissements destinés à propager le goût pur et désintéressé de la science, des arts et de la littérature, sont restés totalement étrangers à cette influence.

A défaut d’autre résultat, nous avons voulu, au moins, faire partager à quelques lecteurs d’élite le plaisir que nous fit éprouver la lecture de cet écrit, la première fois qu’il tomba dans nos mains, et que nous trouvâmes les idées et les sentiments dont nous étions nous-même vivement préoccupé, si bien exprimés par un penseur de cet ordre, qui sait joindre à la hauteur des vues un style non moins élevé, concis, éloquent, souvent coloré par une imagination poétique. Si l’auteur excelle à mettre a nu l’impuissance de la pratique et de l’expérience séparées de la spéculation, nous ne voudrions pas dire qu’il n’exagère pas l’idée favorite de son système, et ne fait pas (ce qu’il parait avoir reconnu depuis) la part trop faible à l’expérience. Mais il montre à merveille la stérilité et l’immobilité des sciences dépourvues d’idées générales, errant au hasard, ramassant çà et là quelques vérités de détail, incapables de s’élever