Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/115

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forme est toujours égale à l’essence, parce que le fini, auquel seul appartient une différence relative de l’une et de l’autre n’y est point contenu comme fini, mais, d’une manière infinie, sans aucune différence. Cependant, comme le fini, quoiqu’en réalité parfaitement égal à l’infini, ne cesse point idéalement d’être fini dans l’idée, la différence de toutes les formes se retrouve encore dans cette unité suprême : seulement, elle n’y est pas séparée de l’indifférence, parce qu’elle ne saurait être distincte par rapport à cette unité ; mais elle y est contenue de telle sorte, que chaque individualité peut y puiser pour soi une vie particulière, et passer idéalement à une existence différente et subordonnée. De cette manière, l’Univers sommeille, pour ainsi dire; comme dans un germe d’une fertilité infinie avec la surabondance de ses formes, la richesse de sa vie et la plénitude de ses développements sans fin dans le temps, quoique réalisés dans le sein de cette éternelle unité qui embrasse le passé et l’avenir, tous deux sans limite pour le fini ; mais réunis, insé-