Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/118

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Ainsi, la pierre que tu vois est, avec toutes les choses, dans une égalité absolue : aussi, pour elle, rien ne s’isole, rien ne sort de la nuit profonde. Au contraire, l’Univers s’ouvre plus ou moins pour l’animal dont la vie est en lui-même, suivant le degré d’individualité de ce dernier ; et enfin, aux yeux de l’homme, il étale tous ses trésors.

Retranchons cette unité relative, et tout redevient Un. Cette considération n’est-elle point propre à nous convaincre que l’existence de tous les êtres peut s’expliquer par une seule et même raison ? Qu’ainsi, il n’y a qu’une formule pour la connaissance de toutes choses, à savoir, que chaque être, en se détachant de la totalité avec le contraire relatif du fini et de l’infini, porte dans le point par où il réunit ces deux derniers, l’empreinte et comme l’image de l’éternel en soi ; car l’unité du fini et de l’infini, du réel et de l’idéal, étant dans sa perfection la forme éternelle, et en même temps, comme forme, le représentant, l’essence de l’absolu, la chose prend au point où