Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/120

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susceptible de les prendre toutes, fertilisée qu’elle est, de toute éternité, par la pensée infinie avec toutes les formes et les différences des choses. La perception infinie correspond à la pensée infinie d’une manière parfaite, se liant avec elle en une unité absolue où toutes les différences s’annulent, où rien de particulier ne saurait être contenu, par la raison qu’elle renferme tout.

Ainsi, ce n’est que par rapport à la chose individuelle, mais jamais à l’égard de l’absolu, où la pensée et la perception ne font qu’un, que nous voyons la perception et la pensée se diviser en contraires ; car ce n’est que dans l’objet fini que la perception ne suffit plus à la pensée ; mais, en se séparant de l’unité absolue, l’individu entraîne avec lui dans le temps l’idée une où toutes deux ne font qu’un, laquelle nous représente le réel ; et tandis que, dans l’absolu, cette idée une tient le premier rang, ici elle n’est qu’au troisième. Cependant, ni la pensée ni la perception ne sont en soi subordonnées au temps, chacune d’elles ne le devient qu’en se séparant relativement de l’autre