Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/148

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si une chose possède le temps d’une manière active et comme vivant en elle, elle doit aussi renfermer plus ou moins, dans son idée, la possibilité d’autres choses : aussi voyons-nous cette pierre que les anciens ont nommée la pierre d’Héraclis et les modernes aimant, quoiqu’elle paraisse isolée, avoir cependant la connaissance et le sentiment de certaines choses qu’elle met en mouvement en les attirant à elle ou en les repoussant ; en outre, semblable à l’oiseau voyageur qui dirige son essor vers d’autres climats, le changement des saisons ne lui est point étranger ; elle est aussi indicateur du temps, et enfin, de même que les corps célestes, mais d’une manière beaucoup plus imparfaite, et subordonnée à l’unité qui est en dehors d’elle, elle compte ses jours, et ses années. Si le temps ne s’est point uni à l’aimant d’une manière plus complète, la cause en est dans l’imperfection de son corps ou de ce qui est en lui pure différence.

Ainsi donc, plus une chose est intimement unie au temps, moins elle a besoin de l’unité en dehors