Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/202

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pre nature, et qui, reflétée par un nombre infini de choses et toujours conformément à l’essence particulière de chacune, n’en devient pas diverse pour cela, mais rassemble en elle tous ces reflets, sans perdre rien de sa clarté. Ainsi, le monde véritable n’est point celui que l’individu se représente dans le reflet, et dont il tire l’idée de ce qui est au dessus de lui ; mais bien ce ciel de feu toujours immuable, centre des divines harmonies, planant au-dessus de toutes les choses et les enveloppant toutes. Ainsi, cher ami, nous sommes jusqu’ici parvenus à démontrer comment le fini, l’infini et l’éternel se trouvent subordonnés au fini dans la perception, et à l’infini dans la pensée.

Cependant, du rapport de la connaissance objective, à l’infinie, résultent toutes ces idées par lesquelles les choses sont universellement et nécessairement déterminées, et qui, en conséquence, semblent précéder les objets. Mais je croirais difficilement que tu regardes ces mêmes choses comme déterminées indépendamment de ces idées.