Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/210

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l’essence absolue ; or, aucune des images ne représente la réalité et l’indifférence parfaite, excepté une seule, où tout parvient à l’égale unité de la pensée et de l’être, comme dans l’absolu ; et cette image Une, c’est la raison qui, ayant la conscience d’elle-même, plaçant partout et d’une manière absolue, cette indifférence qui est en elle comme matière et comme forme de toutes choses, reconnaît seule et immédiatement l’essence divine. Donc, jamais celui qui s’attache au reflet n’arrivera à la perception de son immuable unité.

En effet, le père céleste de toutes choses, des dieux et des hommes, vit dans une éternelle félicité en dehors de toute contradiction, et se renferme dans son inviolable unité, comme dans un fort inaccessible.

Mais il n’y a que celui qui participerait plus ou moins de la nature divine qui pourrait, en quelque sorte, avoir le sentiment de cette même nature, qui, en soi, n’est ni pensée ni être, mais l’unité des deux.

Néanmoins, ce secret intime de l’essence su-