Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/224

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sable aride, pour ceux-là elle devenait de plus en plus légère, transparente et en quelque sorte gazeuse. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que la plupart des hommes ne voient dans la philosophie que des météores, et que même les formes grandioses dans lesquelles elle s’est révélée partagent, aux yeux du peuple, le sort dés comètes, puisqu’il ne les met point au nombre des ouvrages éternels de la nature, mais qu’il les assimile à ces phénomènes passagers, produits par des vapeurs lumineuses. De là, la croyance communément établie, qu’il peut y avoir différentes philosophies, et que même chaque soi-disant philosophe doit avoir son système particulier. Mais tous, ils tombent écrasés sous les coups irrésistibles du temps, tous ils sont soudés à la même chaîne de bronze, et les anneaux de cette chaîne déterminent le nombre de leurs pas ; ceux qui cherchent à s’en écarter le plus, sont ceux-là même qui font la plus lourde chute. À bien prendre la chose, ils sont tous attaqués du même mal, c’est-à-dire qu’ils n’ont qu’une sorte de connaissance ou de mé-