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pousser l’unité de ce qu’ils ont séparé dans leur entendement, et à donner pour toute philosophie, l’invincible dualisme de leur propre nature. Ceci, néanmoins, ne regarde que la plèbe des philosophes actuels.

Mais, ce que notre âge même a produit de plus remarquable, ce qui est encore considéré comme le point culminant en philosophie, s’est transformé en une pure négation, dans l’exposition et la fausse manière de voir du grand nombre. Ils expliqueraient parfaitement le fini par la forme, si l’éternel ne leur refusait opiniâtrement la matière. Leur philosophie consiste à prouver que ce qui n’est rien, le monde sensible, n’est effectivement rien ; et c’est seulement cette philosophie catégorique en face du néant, qu’ils nomment idéalisme.

Quant aux formes grandes et véritables, elles sont plus ou moins disparues. L’essence de la philosophie est de la nature de l’indissoluble, et, dans une forme, il n’y a rien de vrai et de juste, qu’autant que celle-ci participe de cette indissolubilité. Cependant, de même que le centre de gra-