Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/238

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périssable, on ne saurait dire, ni qu’elle a commencé, ni qu’elle a toujours existé ; car elle est dépendante de l’éternel, non par le temps, mais par sa nature même. Elle n’est donc pas, non plus, finie par le temps, mais par l’idée ; c’est-à-dire qu’elle est éternellement finie.

Or, un temps quelconque, qu’il ait commencé ou non, ne peut jamais fournir la mesure de cet éternel fini.

Mais le temps qui a tout détruit, même cet âge particulier du monde, où les hommes ont appris à séparer le fini, de l’infini, l’âme, du corps, le naturel, du divin, pour les confiner l’un et l’autre dans deux mondes entièrement différents, a aussi tué cette ancienne doctrine, et l’a ensevelie dans le tombeau universel de la nature, dans la nuit comme dans la mort de toutes les sciences. Après avoir tué d’abord la matière, pour mettre une grossière image à la place de l’essence, on arriva naturellement à croire que toutes les formes sont extérieurement imprimées à la matière, qu’étant simplement extérieures, que, excepté ces formes, rien