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Bruno.

Le sujet objet pur, la connaissance absolue, le mal absolu, la forme de toutes les formes, c’est le fils unique de l’absolu, également éternel, consubstantiel, et ne faisant qu’un avec lui. Celui qui possède le fils, possède aussi le père ; ce n’est que par le premier que l’on arrive au second, et la doctrine qui vient de l’un est la même que celle qui vient de l’autre. Ainsi, la connaissance de cette indifférence dans l’absolu, qui fait que, par rapport à lui, l’idée est la substance, ou simplement le réel, de même que la forme est l’essence, et l’essence la forme, l’une inséparable de l’autre, chacune étant non seulement l’image parfaitement ressemblante de l’autre, mais étant cet autre lui-même ; cette connaissance, dis-je, est celle du centre absolu de gravité, et en quelque sorte celle de ce métal primitif de la vérité, dont la matière explique toute vérité particulière, et sans lequel rien n’est vrai.

Ce centre de gravité est le même dans l’idéalisme et dans le réalisme, et si tous deux sont