Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/30

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elles-mêmes, se rapportent néanmoins au temps et au fini ?

Alexandre.

Non déterminées par ces mêmes idées, mais bien comme les déterminant.

Anselme.

Cette distinction est peu importante ; car, dans notre intelligence finie, nous paraissons, non pas comme déterminant ces idées, mais plutôt comme étant déterminés par elles ; et si nous les définissons, c’est évidemment par une intelligence plus haute. Nous sommes donc forcés, dans tous les cas, d’admettre en principe que, toute connaissance qui se rapporte au temps ou à l’existence temporelle des choses, supposé même qu’elle n’ait pas son origine dans le temps, et qu’elle embrasse le temps infini avec tout ce qu’il renferme, ne saurait, cependant, passer pour une vérité absolue ; car celle-ci suppose une intelligence supérieure, d’une nature indépendante, sans aucun rapport au temps, existant par elle-même, éternelle enfin.