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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/40

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vu la beauté par excellence sont-ils habitués à reconnaître le type éternel dans son image imparfaite, malgré les défauts que la nature rebelle et la force des causes y ont imprimés ; néanmoins ils aiment encore tout ce qui leur rappelle la félicité d’une première sensation. Tout ce qui, dans une forme vivante, répugne au type de la beauté s’explique par le principe naturel ; mais il n’en est point ainsi de ce qui lui est conforme ; car cette conformité est à priori par sa nature même ; sa base repose dans la nature idéale et dans l’unité que nous sommes forcés d’établir entre la nature génératrice et la nature modèle, laquelle se manifeste, en ce que la beauté se montre partout où la marche de la nature le permet ; mais elle n’a jamais commencé d’être ; et partout où elle paraît naître (car elle ne fait jamais que le paraître), elle ne naît que parce qu’elle est. Ainsi, quand tu dis qu’une chose ou qu’une œuvre est belle, c’est celle-ci qui a commencé d’être ; mais jamais la beauté, qui par sa nature est éternelle au milieu même du temps. En récapitulant nos raisonne-