Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/41

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ments, nous arrivons à conclure que les idées éternelles, non seulement sont plus excellentes et plus belles que les choses elles-mêmes, mais, bien plus, qu’elles seules sont belles et qu’elles le sont nécessairement.

Alexandre.

Il n’y a rien à répliquer contre ces conclusions ; car il s’ensuit nécessairement que, si la beauté est quelque chose d’intemporel, les choses ne sont belles que par leurs idées éternelles ; il s’ensuit nécessairement encore que, si la beauté ne peut naître, elle est l’essence première, fondamentale, enfin la substance même des choses. Nous devons donc reconnaître que si le contraire de la beauté est une simple restriction, une négation, cette négation ne saurait pénétrer dans une région que la réalité seule habite, et qu’ainsi les idées éternelles de toutes choses sont seules nécessairement belles.

Anselme.

Mais ne sommes-nous pas déjà convenus que ces idées éternelles des choses jouissent seules