Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/83

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d’avoir ainsi l’idée du non-être à côté de celle de l’être, et de pouvoir juger qu’une chose est et n’est pas ?

Lucien.

Comparé avec l’idée suprême nous ne pouvons regarder cela comme une perfection ; car l’idée du non-être suppose une pensée qui n’est point exprimée dans la perception, ce qui est impossible dans l’absolu ; parce que, par rapport à lui, ce qui est exprimé dans l’idée générale doit l’être aussi, et immédiatement dans la perception.

Bruno.

Ainsi, par rapport à l’idée suprême, nous pouvons tout aussi peu nous représenter une différence de l’être et du non-être que concevoir l’idée de l’impossible.

Lucien.

Nous ne pouvons certainement admettre cette dernière idée, parce qu’elle forme entre la pensée et la perception une contradiction qui ne saurait exister dans l’absolu.