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religieuses, tandis que la seconde est une dissertation sur les rapports de la société civile avec la société religieuse. Au premier abord, la liaison de ces deux traités peut paraître un hommage forcé au programme ; il semble que l’occasion du concours ait engagé Vinet à unir deux questions dont la connexion n’est qu’accidentelle, ou tout au moins dont le rapport n’est pas vraiment caractéristique et essentiel. L’auteur a prévenu ce reproche et repoussé cette conclusion. Le fait est que la pensée fondamentale de son livre est précisément la relation établie entre les deux parties du volume, entre les deux questions qui y sont successivement discutées. Vinet n’a pas voulu traiter de la séparation d’une manière abstraite et complète, mais sous un point de vue donné. Ce point de vue, c’est celui d’un devoir, du devoir de la sincérité. Le problème a d’autres aspects ; ces aspects ont pu se présenter dans l’ouvrage comme corollaires et développements ; mais la thèse nouvelle, originale, hardie de l’auteur est tout entière dans cette pensée : l’homme a envers la vérité des devoirs dont l’exercice est entravé, dont la conscience même est étouffée par l’établissement politique des cultes.

Toutefois, on ne peut se dissimuler que la méthode de l’ouvrage est embarrassée, l’arrangement de ses parties compliqué, la marche générale pénible, et que ce défaut provient de la tyrannie du programme. Vinet a sans doute accepté les deux thèses indiquées par ce programme, il en a reconnu la relation, et, dans cette relation, il a trouvé une pensée qu’il s’est ap-