Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/115

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se trouvaient prêtes à mettre à la voile. Le vieux marquis monta lui-même la première, résolu de sacrifier sa vie, s’il le fallait, pour délivrer son fils. Le troisième jour, on aperçut le corsaire, et l’on se flatta d’autant plus de l’atteindre, qu’on avait sur lui l’avantage du vent. Déjà même Lorenzo, qui était sur la galère la plus avancée, croyait reconnaître un signal de son frère sur le pont du vaisseau ennemi, lorsqu’une tempête soudaine vint leur enlever tout espoir de se réunir. Ce fut avec une peine extrême que les galères purent résister à l’orage : elles y parvinrent cependant ; mais leur prise leur était échappée, et l’on fut obligé de relâcher dans le port de Malte. La douleur de la famille fut sans