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Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/202

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étaient sans doute de fort honnêtes gens, mais assez bornés et d’ailleurs sans expérience ; il leur manquait et la pénétration nécessaire pour découvrir la source du mal, et un certain crédit auprès de leur maître pour l’arracher aux impressions dont il était le jouet. Aux sophismes spécieux dont celui-ci appuyait son systême, ils ne savaient opposer que des décisions sans preuves, qui tour à tour irritaient le prince et l’amusaient. Supérieur à eux dans l’art du raisonnement, il les réduisait sans peine au silence, et ils perdaient leurs meilleures causes par leur maladresse à les soutenir. Quant à ceux qui dans la suite s’emparèrent de sa confiance, loin de songer à le tirer de l’abîme où ils le