Page:Schiller - Théâtre, trad. Marmier, deuxième série, 1903.djvu/19

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elle un cœur ouvert. Pourrai-je lire dans ses* yeux quelque espoir pour Carlos? la trouverai-je disposée à cet entretien? peut-on éloigner ces dames?

CARLOS. La plupart me sont dévouées..., surtout madame de Mondéjar, que j'ai gagnée par son fils qui me sert comme page.

LE MARQUIS. Tant mieux; restez près d'ici, prince, pour paraître au premier signal que je vous donnerai.

CARLOS. Oui, oui ! c'est ce que je ferai. Seulement hâte-toi !

LE MARQUIS. Je ne perdrai pas un instant; ainsi, prince, au revoir.

(Tous deux sortent de différents côtés.)


SCÈNE III
LA COUR DE LA REINE A ARANJUEZ.

Contrée champêtre traversée par une allée qui conduit à la demeure de la reine.


LA REINE, LA DUCHESSE D'OLIVARÈS, LA PRINCESSE D'ÉBOLI ET LA MARQUISE DE MONDÉJAR ;


Elles entrent par l'allée.

LA REINE, à la marquise. Se veux vous avoir près de moi, marquise. La joie de la princesse m'agace depuis ce matin. Voyez, elle peut à peine cacher le bonheur qu'elle éprouve de quitter la campagne. la princesse d'éholi. Je ne puis niera la reine que ce sera pour moi une grande joie de revoir Madrid.

mondkjar. N'en est-il pas de même de Votre Majesté? Aurie/-vous tant de regret de quitter Aranji.ez?

la reine. De quitter tout au moins cette belle contrée. Je suis ici comme dans ma sphère; j'ai depuis longtemps lait «le ces lieux un séjour de prédilection. Ici je retrouve la nature de ma lerre natale, qui fit la joie de mes jeunes années ; ici je retrouve les jeux do mon eu tance et l'air de ma France chérie. Ne me le