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LE BOUDDHISME AU TIBET

mais après un court séjour, ils durent aussi quitter la capitale et furent conduits à Macao sous l’escorte d’un officier chinois.

Depuis le commencent de ce siècle plusieurs voyages ont été entrepris à Bhoutan, Sikkim et les districts occidentaux qui avoisinent les possessions anglaises. Les publications de Pallas, avec le détail des renseignements qu’il a obtenus dans la Mongolie russe, et celles de Klaproth (sa traduction de la description du Tibet par un officier chinois, aussi bien que les résultats de ses recherches pendant ses voyages dans la région du Caucase) sont particulièrement précieuses. Toutes ces relations traitent principalement du système hiérarchique, des règlements, de la constitution sociale du clergé et des établissements religieux ; les études sur les cérémonies religieuses sont très rares. En outre des sources que je viens de citer et que j’ai mises à contribution dans les chapitres suivants pour définir la nature et le caractère du clergé tibétain et les institutions qui s’y rattachent, je me suis aussi servi des observations faites par mes frères pendant leurs voyages dans l’Himalaya oriental et dans le Tibet central et occidental de 1855 à 1857.

LOIS FONDAMENTALES

Il est très probable que, dans les premiers temps du bouddhisme, tous ceux qui embrassaient cette religion, abandonnaient le monde et aidaient leur maître à propager sa foi autant qu’il était en leur pouvoir. Ceux qui, après avoir entendu Sakyamouni expliquer ses doctrines, désiraient devenir bouddhistes, devaient d’abord en faire la déclaration explicite ; alors le maître leur coupait la barbe et les cheveux, les revêtait de l’habit religieux et ils étaient, par cette cérémonie, reçus dans la communauté des fidèles. Plus tard, quand le nombre des bouddhistes se fut accru, le néophyte fut remis, pour être instruit, entre les mains d’un disciple plus ancien ; cette pratique se généralisa après la mort de Sakyamouni. La distinction entre les frères laïques et les prêtres et le dogme important que seuls ces derniers peuvent atteindre

    le Tibet, Ritter, l. c., p. 459, et même encore maintenant il y a toujours un vicaire apostolique nommé pour Lhassa. L’Annuario Pontificio, Rome, 1862, p. 243, désigne comme titulaire de cet office Monseigneur Giacomo Leone Thomine Demazures, nommé le 27 mars 1846 ; il est en même temps évêque in partibus infidelium de Sinopolis en Cilicie.