Pour faire ces objets on emploie des moules, que l’on remplit, de diverses matières plastiques, telles que l’argile et une sorte de papier mâché ou de pâte de pain ; les épreuves positives sont ordinairement séchées au soleil. On emploie rarement le métal pour ces statues. Ces images sont souvent colorées ou légèrement dorées. Chose singulière, le beurre même est employé pour ces reproductions ; on le colore de diverses couleurs végétales avant de le mettre dans le moule ; la tête, les mains et les pieds sont faits de beurre jaune, les vêtements avec du rouge et ainsi de suite. Ces images restent exposées devant les idoles sacrées jusqu’à ce que le beurre, en se décomposant, devienne intolérable ; alors on les détruit[1]. La finesse d’exécution des statuettes et médaillons, même les plus petits, est tout à fait surprenante.
Les figures plastiques les plus estimées sont celles qui renferment des reliques (cendres, ossements, cheveux, lambeaux de vêtements de saints), ou des grains préalablement consacrés aux Bouddhas dans le service divin. Les grains, avant d’être mis dans les figures, sont consacrés une seconde fois par une cérémonie particulière applée Rabne zhougpa. Les reliques ou les grains sont mêlés à la matière dont la figure est composée, ou bien enchâssés dans un petit creux au fond ou derrière la statue ; ce trou s’appelle Zoungzhoug, « place de Dharani », à cause des des zoungs ou des dharanis que l’on lit pendant les cérémonies de consécration. Le trou est refermé par un cachet, pour que les objets enfermés ne puissent tomber ou être enlevés sans qu’on s’en aperçoive, ce qui ferait perdre à la figure toute son influence bienfaisante. On appelle Satsas ou Tsatsas les figures qui renferment ces objets sacrés ; nom qui se donne aussi aux cônes en forme de chortens faits en argile par les voyageurs[2].
On trouve dans les dessins et les sculptures divers signes symboliques. Hodgson, dans plusieurs de ses ouvrages, a appelé l’attention sur ces signes