exige pour sa neutralité plus que la somme offerte. Quand enfin la somme nécessaire a été réglée, on marque la place du tombeau et les astrologues se mettent en devoir d’expulser Sadag et les autres démons par la conjuration suivante :
« Seigneur de la terre, et vous, Mahōragas[1], oyez le commandement et l’ordre que je prononce avec les cérémonies prescrites par la loi sacrée du dieu Mandjousri et des trois Gemmes. Seigneur du sol, je n’enfonce la flèche ni dans les yeux, ni dans les pieds, ni dans les flancs des démons, mais dans la terre afin de rendre propices les esprits malfaisants inférieurs. Génies, si vous n’obéissez pas à mon ordre, je vous briserai la tête avec mon dordje. Ecoutez mon ordre ; ne faites de mal ni au défunt (ici on ajoute son nom) ni à ses parents survivants. Ne leur causez aucun dommage, aucun tort ; ne les tourmentez pas, ne répandez pas le malheur sur eux »[2].
Alors le Lama enfonce la flèche dans le sol, où elle reste jusqu’à ce que le défunt soit enterré.
CHAPITRE XVI
Cycle de douze ans, il se compte aussi à rebours à partir de l’année courante, — Cycle de soixante ans. —
Cycle de deux cent cinquante-deux ans. — 3. L’année et ses divisions.
Les Tibétains ont reçu leur science astronomique de leurs voisins de l’Inde et de la Chine. Les Chinois sont aussi leurs maîtres dans l’art de la divination. Leur connaissance des systèmes astronomiques et chronologiques de ces nations date de la propagation de bouddhisme par les prêtres chinois et indiens, à qui ils doivent aussi leur système de définition de l’an-