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Page:Schlagintweit - Le Bouddhisme au Tibet.djvu/301

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LE BOUDDHISME AU TIBET

née[1]. Les deux systèmes reposent sur une unité de soixante ans, tout en différant sur la manière de nommer les années. La dénomination Hindoue est appelée en tibétain Kartsis, « mathématiques blanches » ; la méthode chinoise porte le nom de Naktsis, « mathématiques noires » ; cette expression s’étend aussi à « l’art noir » ou science de la divination et des calculs astrologiques[2].

Les almanachs s’appellent en tibétain Leutho[3], Lotho ou Ritha ; ils sont dressés par les Lamas.

Il est d’un usage généralement répandu de joindre aux almanachs diverses tables astrologiques. Elles varient dans leur composition ainsi que dans leurs dimensions ; elles répondent ordinairement aux intentions suivantes :

Gabtsis[4], « les calculs cachés », sont des tables qui encadrent les calendriers ordinaires ; elles sont consultées en diverses occasions.

Groubtsis[5], « la parfaite astronomie », pour connaître le caractère et l’influence des planètes.

Tserab las-tsis[6], est le nom des calculs pour déterminer la durée de la vie et le destin d’une personne.

Bagtsis[7], tables que l’on consulte pour les mariages.

Shintsis[8] s’emploie pour connaître la forme sous laquelle un mort sera réincarné.

Naktsis, qui désigne aussi l’art de la divination en général, s’applique surtout aux tables par lesquelles on peut déterminer les époques heureuses ou malheureuses qui sont réservées à une personne, ainsi que leur

  1. D’après la Description du Tibet traduite du chinois par Klaproth, dans le Nouv. Journ. As., vol. IV, p. 138, l’épouse chinoise du roi Srongtsan Gampo et sa suite, ont apporté le système chinois au Tibet, dans le courant du septième siècle av. J.-C.
  2. Nag, « noir » ; ṛtsis, « mathématiques » ; dkar, « blanc ». Ces désignations proviennent des noms tibétains de l’Inde et de la Chine, qui sont encore appelées Gya-gar, « plaine blanche » et Gya-nag, « plaine noire ». Kartsis cependant s’emploie pour « astronomie ou astrologie » ; mais alors il s’écrit ṣkar-ṛtsis, de ṣkar, étoile.
  3. Le nom de Dalow pour calendrier qui se trouve dans Turner, Embassy, p. 331, est sans doute une modification provinciale de ce mot.
  4. Gab, « refuge, ou caché, douteux » : ṛtsis, « mathématiques. ».
  5. Grub, « parfait ».
  6. Ts’he, « temps, durée de la vie » ; rabs, « généalogie » ; las, « œuvre, destin ».
  7. Bag, « fiancée ».
  8. g̣Sin, « corps ».