Page:Schlagintweit - Le Bouddhisme au Tibet.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
LE BOUDDHISME AU TIBET

année 173 
Bois-Rat masculin.
133 
Bois-Rat féminin.
193 
Bois-Rat masculin.
 
Bois-Rat féminin. (Huc.)
 
Bois-Rat féminin. (Schlagintweit.)

Ce cycle de deux cent cinquante-deux ans est peu usité ; ni Csoma ni Cunningham n’en ont entendu parler ; mes frères ne l’ont jamais vu employer. Par exemple l’année Bois–Lièvre du document de Daba se rapporte, selon le cycle de deux cent cinquante-deux ans, à 1845, si nous partons de 1026, et 1843 si nous tenons compte des modifications récentes ; tandis que ce doit être 1855 (voyez page 180). Ce cycle peut cependant être en usage dans les vrais centres de lamaïsme, tels que Lhassa, Tassilhounpo, etc.[1]. À quelque distance de Lhassa il est oublié, si même il a jamais été employé ; les Lamas de Sikkim ne le connaissent même pas.

3. L’ANNÉE ET SES DIVISIONS.

L’année est lunaire pour les Tibétains, c’est-à-dire que les phases de la lune règlent la durée du mois. Douze de ces mois, laps après lequel la même saison reparaît, forment la période annuelle. Ces douze mois lunaires égalent 354 jours 8 heures, 48 minutes, 36 secondes 6 ; soit en moins sur l’année solaire 10 jours, 21 heures, 0 minutes, 11 secondes. Nominalement l’année tibétaine a 300 jours, et pour la faire concorder avec la lune, de temps en temps on saute un jour qui ne compte pas du tout[2]. Mais comme cela ne se fait pas régulièrement, les mois et les années ne concordent pas toujours avec les mois et les années des Chinois[3].

Les Tibétains compensent la différence entre l’année lunaire et l’année solaire en intercalant sept mois complémentaires (tib. Dashol) par chaque période de dix-neuf ans ; l’erreur n’est plus alors que de deux heures environ,

  1. On peut essayer de ce cycle quand on étudie d’anciens documents. En tous cas le document historique relatif à la fondation du monastère de Himis peut s’interpréter en appliquant le cycle de deux cent cinquante-deux ans, comparez p. 117 ; mais il semble qu’il est d’usage général même dans les traités historiques de désigner les années par le cycle de soixante ans.
  2. « Description du Tibet » dans le Nouveau Journ. Asiat. vol. IV, p. 137. Dans ses Souvenirs, vol. II, p. 370), Huc constate que par suite de la croyance aux jours heureux ou malheureux on en saute plusieurs à la fois, qui sont alors comptés par le nombre des jours précédents.
  3. Voyez la citation d’Ideler, p. 165.